Le secteur de la Cité Michelet est situé dans le 19e arrondissement, à Paris. Il s’inscrit dans le cadre des interventions de réaménagement du GPRU. Ancien vestige industriel, les terrains de ce secteur étaient autrefois occupés par la société du Gaz de France où se trouvaient un chantier à charbon et une usine à goudron. Alors, les terrains ont dû être décontaminés. Ce secteur occupe seulement 9,7 hectares, mais comprend présentement 1793 logements au total divisés dans 16 tours. Le quartier offre donc une densité de 185 logements par hectare. Cependant, au cours des années, il est apparu différents problèmes sociaux et le quartier est devenu un endroit peu agréable à vivre. Un réaménagement du secteur s’imposait donc. Puisque le quartier offrait une bonne densité d’habitation, les interventions ne prévoient pas une densification, mais plutôt un réaménagement du quartier pour régler les problèmes existants et qu’il soit agréable à vivre. Les interventions prévues dans le projet de la Cité Michelet visent principalement la restructuration urbaine du secteur et la « reconquête économique et sociale » (Mairie de Paris). Les grands objectifs du projet de requalification urbaine sont :

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• Le désenclavement urbain
• L’amélioration du cadre de vie et des services publics
• La diversification des fonctions et le développement économique

                        Pour répondre à ces objectifs, on prévoit intervenir sur les espaces privés et les immeubles à logement, la requalification des espaces publics, ainsi que l’augmentation de l’offre de service public et résidentiel. Le projet prévoit de restructurer et de recomposer les espaces laissés présentement libres tout en améliorant la lisibilité des espaces publics et privés. Cette restructuration permet l’ajout de nouveaux bâtiments de faible hauteur et du réaménagement de bâtiment existant. Les rénovations de ces bâtiments vont permettre l’hébergement de différentes activités économiques ou de services pour les habitants du secteur. De plus, la restructuration des équipements publics pour la création de deux espaces verts, la reconstruction d’une école maternelle, la création d’un équipement sportif et la rénovation des écoles fait parties du projet. Ancien secteur industriel, il est situé près d’une voie ferrée. Pour remédier au problème du bruit, un nouveau bâtiment-écran à vocation commerciale sera érigé. Tout près, il y aura un passage souterrain pour permettre d’accéder à la gare de RER Eole Evangile.

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Diagnostique

                     La société DAUC-APUR a été mandatée pour faire les constats des problèmes rencontrés dans le secteur de la Cité Michelet et donc faire des recommandations. Présentement, le schéma urbain du secteur va complètement à l’encontre de la ville traditionnelle, c'est-à-dire un espace où les rues et parcellaires sont parfaitement définis. L’avènement des tours de grande hauteur a créé des surfaces libres au sol, intégrant peu d’équipements municipaux. Malheureusement, cela crée des bâtiments peu intégrés au quartier. Cela a entrainé la dégradation du climat social. La firme DAUC-APUR a établi des diagnostics selon trois domaines :

1. La structure urbaine et les espaces publics

              Le plan du secteur n’a pas changé depuis sa conception. Les règlements gérant l’implantation n’ont pas changé, ce qui n’a pas permis au quartier de se renouveler. L’emprise des bâtiments est réduite au maximum. Cela crée de vastes espaces verts qui ont un usage mal défini. Le secteur de la Cité Michelet est occupé à 80 % de surface libre. Cependant, seulement 10 % est utilisé pour des fonctions de loisir. Le reste de la superficie n’a pas de fonction et sert pour circuler. Les habitants n’utilisent pas les rues pour traverser la Cité. Celles-ci ne sont considérées que comme des espaces de service. Finalement, on distingue un problème de lisibilité de l’emplacement des bâtiments. On les perçoit difficilement de la rue, ce qui influence le fonctionnement des bâtiments et tend à les rendre plus hostiles.

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2. La vie sociale, les équipements, l'habitat

            Il y a des problèmes de voisinage dans certains endroits de la Cité Michet. Ce problème se retrouve principalement près des terrains de sport et des cours d’école. Dans les tours à logement, il y a un problème de circulation au rez-de-chaussée et au sous-sol. Les circulations pour accéder aux logements croisent des locaux ayant d’autres fonctions, ce qui crée des problèmes de sécurité pour les usagers. Les espaces libres extérieurs, qui n’ont pas de fonction réelle, accroissent le sentiment d’insécurité et créent des problèmes pour l’entretien. La position des commerces dans la Cité est déséquilibrée. Selon DAUC-APUR, l’ajout de commerce de proximité augmenterait l’animation des rues dans le quartier.

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3. L’environnement paysager et architectural

              Il manque de végétalisation dans les nombreux espaces libres du quartier. De plus, il y a une grande différence d’échelle entre les tours et les autres bâtiments.

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Objectifs

              Suite au diagnostic, l’objectif est de mieux intégrer la Cité Michelet dans le tissu urbain. Parallèlement, il faudra favoriser le développement social et commercial. Les cinq objectifs élaborés par la firme DAUC-APUR sont :

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1. Remodeler la structure urbaine de la Cité

                  Pour ce faire, il faudra clarifier la fonction des espaces libres et y introduire des nouvelles fonctions, comme

                  un jardin public et des jeux pour les enfants. Cela nécessitera un redécoupage foncier et une séparation des  

                  espaces privés et publics.

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2. Restructurer et redistribuer les équipements et les services municipaux

                  Certains équipements dans le quartier qui sont à proximité des tours d’habitation créent des problèmes de

                  sécurité. Notons parmi ceux-ci les cours d’école.

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3. Créer des résidences d’habitation

                 Actuellement, les tours sont difficilement identifiables. En effet, elles sont toutes semblables. L’objectif est de

                 créer un lien direct entre le bâtiment et la rue. De plus, il est nécessaire de modifier les socles des tours pour

                 dissocier l’accès aux logements et aux autres fonctions. Cet objectif fait partit du principe de

                 « résidentialisation ».

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4. Revitaliser la vie de quartier, les activités, les commerces et diversifier les fonctions

                Puisque l’habitation est omniprésente dans le quartier, la diversification du type de fonction et la

                revitalisation des commerces sont nécessaires. L’emplacement privilégié des commerces est le long des voies

                les plus fréquentées.

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5. Requalifier le paysage et mettre en valeur l’espace public

               L’objectif est de réduire le sentiment « hors échelle » de la Cité Michelet. Pour ce faire, les nouveaux bâtiments

               auront une échelle plus standard et il aura l’ajout de végétalisation. L’espace public sera restructuré au profit

               du piéton. Les nouveaux stationnements résidentiels seront en sous-sol des nouveaux bâtiments.

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La « résidentialisation »

               Le principe de « résidentialisation » est très important, car elle est appliquée à tous les bâtiments du quartier. Elle consiste à délimiter les espaces privés des espaces publics. Ce principe permet d’améliorer la sécurité des gens et de rendre ces espaces plus agréables. Cela peut consister à délacer les entrées, à rendre les halls plus accessibles aux personnes handicapées, à aménager des locaux de service (tri sélectif, etc.), à créer des petits jardins au rez-de-chaussée, à améliorer l’éclairage, à poser des clôtures, etc. (Mairie de Paris, 2012).

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Les tours de la Cité Michelet

                 Les tours de la Cité Michelet constituent le cœur du projet de requalification de la Cité qui porte le même nom. Ce sont en fait 16 tours de 18 étages. Elles sont très visibles dans le paysage. Elles sont situées au sud de l’entrepôt Macdonald, qui sera abordé plus tard. Les façades du bâtiment ont une architecture très caractéristique du bâtiment. Elle ressemble à des labyrinthes à la « Tetris ». La création de ces tours créait un certain paradoxe. À l’époque, on voulait économiser de l’espace de terrain, mais celui-ci devenait cependant un espace résiduel et sans qualités. Tout d’abord, il est important de connaître l’historique des bâtiments. Ils ont été initialement construits en 1970 et conçus par les architectes Henri Auffret ainsi que André et Pierre Coquet. À l’époque, c’était un des plus grands complexes de logements construits dans Paris. Il accueille près de 1800 logements et 4500 habitants. Tellement que le projet est imposant, on pourrait qualifier cet ensemble de bâtiment de « une ville dans la ville » (Barret, 2012). Cependant, le temps a fait son œuvre et a dégradé les bâtiments. De plus, plusieurs problèmes sociaux sont apparus dans cet environnement. En effet, on y trouvait du trafic de drogues ainsi que des règlements de compte violents.

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                  Suite au lancement des Grands Projets de Renouvellement Urbain (GPRU), une démarche a été entreprise pour changer l’image du secteur et rénover les tours de la Cité Michelet. Le projet a débuté en 2006. C’est la firme parisienne d’architecte et d’urbaniste Tectône qui sera responsable de restructurer la Cité Michelet. Le projet est prévu de se terminer en 2015.

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                Le projet final conçu par les architectes et urbaniste de la firme Tectône met en œuvre les principaux objectifs décrits précédemment. Le programme prévu à l’échelle du quartier consiste en la :

- « Résidentialisation » des tours
- Construction d’une école maternelle
- Restructuration du groupe scolaire Curial et du gymnase,
- Création d’un terrain d’éducation physique et de deux salles de sport
- Reconstruction des services techniques
- Relogement des équipements sociaux (centre de protection maternelle et infantile, centre 

  d’adaptation psychopédagogique).

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                  Plus précisément, les modifications apportées aux tours de la Cité Michelet sont de restructurer les pieds d’immeuble en les reliant aux rues et d’y appliquer le principe de « résidentialisation ». Le but est ainsi de créer une meilleure interface entre le public et le privé tout en venant enrichir le domaine public. Cela permet aussi d’avoir une meilleure lisibilité des entrées et une meilleure compréhension du public et du privé. De plus, la rénovation des équipements et logements dans l’immeuble qui sont désuets est prévue.

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             Le réaménagement prévoit aussi l’ajout de jardins privés/publics et de terrains de sport. Ces espaces correspondent à un jardin public sur la rue de Cambrai de 4700 m², un jardin public sur la rue Curial de 5700 m² et le square Curial d’une superficie de 600 m².

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La photo ci-dessous illustre les accès privés au bâtiment et les espaces verts du quartier de la Cité Michelet :

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               Les circulations de la Cité Michelet ont été aussi repensées. Parmi ces modifications, on y retrouve la restructuration de la voie intérieure de la cité AM19, la restructuration de la voie intérieure de la cité AN19, la création d'une voie entre la rue Curial et la rue Gaston Tessier et la requalification de la contre-allée Crimée. L’ajout de cette voie piétonne crée une meilleure perméabilité physique et visuelle, car les parcelles sont divisées en plus petits ilots. Cela permet aussi de passer d’un endroit à un autre plus facilement.

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                      Finalement, le projet de la Cité Michelet a eu un véritable renouvellement urbain. Bien qu’aucune nouvelle habitation n’ait été ajoutée, le projet a permis de restructurer un quartier complet qui avait de nombreux problèmes et qui n’était pas agréable à vivre pour que toute la Cité Michelet et les quartiers voisins puissent en profiter.