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           En parallèle du Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU), le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a lancé, le 17 septembre 2007, une consultation internationale sur « Le Grand Paris ». La mission de cette consultation était de repenser la ville. Que devrait être la métropole de demain? La consultation vise alors à se questionner sur la manière dont les villes peuvent devenir des environnements stimulants et adaptés à l’occupation humaine. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs affirmé :


         « Il était temps de lancer une nouvelle réflexion d’envergure, il était temps de réveiller la
pensée des villes, 

​        pour que nos paysages modernes ne soient plus le simple résidu des activités humaines, mais le résultat

​      réfléchi d’une politique voulue par tous, au service de tous. » (Devron 2009, préface)

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           Cette pensée est d’autant plus vraie alors qu’actuellement près de la moitié de la population vit dans les villes. La ville de Paris compte à elle seule plus de 2,1 millions de personnes et plus de 12 millions dans son agglomération. La consultation a donc pour but de réfléchir au devenir de la métropole parisienne. Sans aucun doute, l’importance de développer des milieux durables était au cÅ“ur des réflexions.

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           Pour mener à bien cette consultation internationale, le président de la République française a d’ailleurs nommé la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, pour conduire et organiser ce projet de recherche et de développement. Évidemment, on ne peut passer sous silence les collaborateurs de la ministre qui ont permis la réalisation de cette consultation internationale, c’est-à-dire les représentants de l’État, la ville de Paris, la région de l’Île-de-France ainsi que l’Association des maires de Paris.


           La consultation a réuni dix équipes pluridisciplinaires dirigées par des architectes et urbanistes. La sélection des équipes a été réalisée selon un processus d’appel d’offres lancé le 5 mars 2008. Finalement, le choix des équipes retenues a été effectué, le 21 mai 2008, par un jury, composé du ministère de la Culture et de la Commission d’appel d’offres spéciale de l’EMOC (établissement public de maîtrise d’ouvrage des travaux culturels).


           Dès lors, les équipes sélectionnées ont eu neuf mois pour élaborer leur réflexion. Au cours de cette période, des séminaires avec des acteurs de l’aménagement du territoire ont eu lieu. Deux grands axes de recherche et développement ont orienté les réflexions proposées lors de cette consultation. Le premier axe mène à réfléchir à la ville de l’après Kyoto. Il n’est pas sans rappeler que le protocole de Kyoto vise à réduire l’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour 2012. Sur cet axe de réflexion, l’architecte Frédéric Mialet mentionne que « les équipes se sont penchées sur les questions de gouvernance, des formes urbaines, des flux, des représentations collectives… qui traversent une métropole aux transformations rapides et souvent incontrôlées ». (Devron 2009, p.11) Le second axe de réflexion concerne le diagnostic prospectif de l’agglomération de Parisienne. Dans cet axe de réflexion, les équipes ont élaboré des projets sur le Grand Paris. Les projets d’abord de nature territoriale. Ils apportent des sensibilités urbaines soit sur le transport, la centralité ou encore la construction d’équipements publics pour ne nommer que ceux-là. De plus, les projets démontrent les qualités particulières renforcées de l’agglomération parisienne face à une concurrence internationale des autres villes.

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Les dix équipes retenues pour la consultation publique sont :
           1- Rogers Stirk Harbour + Partners London School of economics – Arup
           2- Groupes Descartes
           3- L’AUC
           4- Atelier Christian Portzamparc
           5- Agence Grumbach et associés
           6- AJN – Jean Nouvel, AREP – Jean-Marie Duthilleul, Michel Cantal-Dupart
           7- Studio 09 – Bernard Secchi et Paola Vigano
           8- LIN – Finn Geipel + Giulia Andi
           9- Atelier Castro Denissof Casi
           10- MVRDV


           Chaque équipe présente des projets qui comportent des axes de réflexions différentes. Par contre, à travers cette diversité des thèmes reviennent à plusieurs reprises tel que le développement d’un modèle urbain polycentrique. D’ailleurs, l’équipe « Rogers Stirk Harbour + Partners London School of economics – Arup » a pour sa part proposé 10 notions autour de la question de la durabilité urbaine. De façon concise, les réflexions traitent de la consolidation de Paris en travaillant sur la compacité de la ville, mais pour y parvenir on doit renforcer le réseau de transport et restructurer certains secteurs de la ville. On parle aussi de l’insertion de pôle d’activités à même des nÅ“uds déjà existants et qui deviendraient des endroits de convergences des moyens de transport. Cela permettrait donc de développer des axes de transport plus directs dans les banlieues parisiennes. En plus de tout cela, l’équipe traite des ruptures physiques de la ville en proposant une meilleure perméabilité du tissu urbain en y intégrant des couloirs de verdure qui permettent de développer des liens entre le centre et la périphérie de la ville.

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          L’équipe Descartes quant à elle propose des réflexions s’orientant autour de quatre grands axes. La première exprime une vision de Paris constituée de vingt villes de 500 000 habitants chacune afin de contrer le manque d’infrastructure dans l’agglomération. Tous les habitants de la ville devraient bénéficier des mêmes droits et services. Le second axe aborde la question de densification et de superficie des logements. Le fait de réorganiser les règlements fonciers pourrait permettre une meilleure densification du bâti. L’équipe réfléchie aux zones délaissées en bordure des infrastructures qui représentent de grands potentiels de développement pour faire naître de nouvelles densités sans toutefois s’étendre davantage. D’ailleurs, certains projets du GPRU vont dans ce sens. On peut penser au projet de l’entrepôt Macdonald qui vise à reconvertir un lieu industriel délaissé en plein cÅ“ur d’un secteur fortement occupé par de grandes infrastructures de transport (boulevard, chemin de fer) pour lui donner une nouvelle vocation dense, animée et perméable. Le troisième axe de réflexion concerne le transport. Le but est de voir comment il est possible de réduire le temps de transport des habitants de Paris. En fonction des temps de déplacements, on adapte les moyens de transport utilisés (vélo, transport en commun). Le fait d’améliorer les transports permettrait de mieux lier les différents quartiers et pôles d’emplois. Le quatrième axe de réflexion aborde des notions environnementales pour réduire les îlots de chaleur. Le but est d’étendre les zones de forêt de Paris de façon significative tout en misant sur l’agriculture locale et l’appropriation des zones humides afin d’enrayer les réchauffements climatiques. Par le fait même, cela permet de redéfinir le paysage de Paris pour qu’ils participent à donner des lieux pour les loisirs des habitants tout en leur offrant un environnement de vie plus sain. Bref, ces quatre axes de réflexion s’entremêlent pour développer une nouvelle vision de ce que devrait être la ville de Paris.

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           Pour sa part, le groupe « LIN – Finn Geipel + Giulia Andi » a porté des réflexions sur une consolidation de la ville. On exprime une vision de construire la ville sur la ville. D’ailleurs, la densification est un élément important de la métropole de l’après Kyoto, cela permettra alors le développement de diverses polarités dans la ville qu’on peut  connecter plus efficacement. On ne fait pas nécessairement référence au fait d’ajouter des étages pour densifier, mais c’est de repenser les zones pour qu’il s’y dégage une qualité urbaine et une richesse naturelle pour ceux qui les habitent. Pour y parvenir, le groupe fait appel à trois volets, la ville dense et légère, la ville globale et accessible, le grand paris et les paysages. À travers les volets on repense toute la structure de la ville. Par la ville dense, on réfléchit au renforcement des secteurs existants en mélangeant les différentes fonctions résidentielles, infrastructures, forêts et autres, en développant des ensembles légers qui proposent une certaine flexibilité de l’espace. Par la ville globale et accessible, les réflexions s’orientent autour des échanges dans la ville. Une proposition intégrant des réseaux de couloirs de transport dans le Grand Paris qui bonifie et optimise les transports existants de l’agglomération. Par le grand paris et les paysages l’équipe traite des fonctions que peuvent avoir les paysages dans une vision de la métropole de l’après Kyoto. Ceux-ci n’ont pas une seule et même vocation, mais une multitude de fonctions afin d’améliorer les conditions environnementales, mais aussi participer à la vie des habitants. Par exemple, l’eau peut avoir une fonction écologique, mais elle représente aussi un potentiel pour la mobilité.

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          En somme, bien des constats pourraient être tirés de cette consultation. On peut alors porter l’hypothèse que les notions abordées dans la consultation aident à renforcer les visions envisagées pour l’avenir de Paris. Ils apportent des éléments de réflexions qui peuvent par la suite s’intégrer aux projets déjà en cours avec le GPRU et ainsi participer à leur enrichissement.

La consultation internationale

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